Trois itinéraires pour découvrir le Québec en VR
Si l’année 2020 nous a appris une chose en matière de voyage, c’est que le Québec regorge de magnifiques destinations à découvrir. Alors pourquoi ne pas arpenter nos régions en véhicule récréatif, une formule qui permet de conjuguer autonomie et plaisirs multiples en chemin? De la petite escapade de quelques jours à la grande aventure de plusieurs semaines, tout est possible!
Photo : Petr Smetanka / Tourisme Cantons de l’Est
Virée bucolique à travers les Cantons-de-l’Est
La région des Cantons-de-l’Est, située à moins d’une heure de centres urbains comme Montréal et Sherbrooke, est une destination de choix pour passer une fin de semaine en véhicule récréatif (VR). À la fois riche de routes pittoresques, de petits villages charmants, de vues à couper le souffle, de nombreux témoins du passé et d’artisans, elle permet de concilier l’appel de la nature et les découvertes. Elle regorge également de campings et de fermes pouvant accueillir les voyageurs en van comme en roulotte. Attention : les modèles de VR les plus massifs auront peut-être du mal à circuler sur certains axes plus étroits, alors planifiez bien votre route.
Jour 1 : Brome-Missisquois
Pour se dépayser, on commence son exploration par le secteur Brome-Missisquoi, situé à la frontière des États-Unis et qui a été le berceau préféré des Loyalistes au 18e siècle. On admire aujourd’hui encore des demeures et villages aux noms et à l’architecture très influencés par la Nouvelle-Angleterre. Sutton, Dunham, Farnham, Cowansville, Stanbridge East, Frelighsburg, Bedford, Lac-Brôme et, bien sûr, Bromont sont des endroits charmants à arpenter.
On compte une dizaine de campings dans ce secteur capables de recevoir des VR, principalement autour de Bromont. Ce qui permet aux voyageurs de partir en voiture explorer les environs, par exemple en rendant visite à quelques viticulteurs et cidriculteurs du coin, comme le Domaine des Côtes d’Ardoise, le Vignoble de l’Orpailleur – où il est d’ailleurs facile de stationner en VR de toutes dimensions – et deux incontournables auxquels on doit beaucoup : le Clos Saragnat, dont le propriétaire Christian Barthomeuf a inventé le cidre de glace en 1989, et Union Libre, où a été conçu le tout premier cidre de feu.
Et parce que cuisiner en VR est un vrai plaisir avec des produits du terroir, on vous recommande de faire des provisions en chemin aux fameux Canards du Lac Brome (expérience Milo), considérés parmi les meilleurs en Amérique du Nord, et à la Fromagerie des Cantons, gagnante de plusieurs prix Caseus.
Photo : Petr Smetanka / Tourisme Cantons de l’Est
Jour 2 : Memphrémagog ou Mégantic
Les amoureux d’activités en plein air, indissociables du VR, connaissent souvent ces deux destinations. Voisin du Brome-Missisquoi, le secteur Memphrémagog, avec son lac long de 42 km, est une destination adorée des touristes pour les sports nautiques, tout comme le Mont-Orford pour ses sentiers de randonnée et le village d’Eastman pour son effervescence artistique. Si vous êtes en van ou en petite caravane portée, vous pouvez également trouver un spot de rêve pour passer la nuit au bord de l’eau, avec pour seuls voisins la faune et la flore locales.
Plus loin, mais incontournable, le Parc national du Mont-Mégantic est niché au sein d’un massif vertigineux et propose des dizaines de kilomètres de sentiers pédestres et des vues imprenables – il dispose du statut de première réserve internationale de ciel étoilé. On y visite d’ailleurs l’AstroLAB, l’observatoire le plus performant du Canada. Les VRistes peuvent passer la nuit sur place puisque le parc dispose d’emplacements avec trois services (eau, électricité et égout), et on les invite à acheter en chemin quelques bonnes bouteilles au Vignoble le Cep d’Argent (expérience Milo) de Magog, ou bien à faire le plein de délicieuses crèmes glacées de la Laiterie de Coaticook.
À l‘assaut des montagnes des Laurentides
Il y a tant à faire dans cette région qu’il vaut mieux s’y rendre une bonne semaine si l’on veut sillonner pleinement les routes, en général très bien aménagées pour tous les types de VR. Elle dispose de deux repères fiables pour les campeurs : au sud, le parc national d’Oka, idéal pour des vacances sans tracas en famille, et au nord le parc national du Mont-Tremblant, le plus vaste territoire protégé du Québec.
Le parc national d’Oka est une destination « tout inclus » pour les campeurs de tous les horizons. On peut y faire des randonnées, profiter de sa plage de sable fin bordant un lac, essayer le surf à pagaie en été et la raquette en hiver. Et si on veut un peu changer d’air, on se rend à l’Abbaye d’Oka, tout près de là, où l’on se procure les déclinaisons du fromage bien connu des Québécois, des produits du terroir pour cuisiner et un accueillant bistro. Au village d’Oka, il faut aussi découvrir les chocolats Fays (expérience Milo), dont les créations sont originales, élégantes et franchement gourmandes.
Après deux ou trois jours au parc d’Oka, prendre la route qui conduit au nord de la région laurentienne est synonyme de découvertes. En passant par Saint-Jérôme et Sainte-Agathe-des-Monts pour se rendre à sa seconde destination, on peut faire une pause gourmande aux Fermes Gaspor, dont le célèbre porcelet nourri au lait est adoré des chefs québécois, puis à la Boulangerie artisanale Merci la vie de Piedmont, considérée comme une des meilleures au Québec – avec une superbe terrasse en prime pour casser la croûte.
Photo : Tourisme Laurentides
Véritable mine d’activités et d’attraits en tous genres, la station touristique de Tremblant, entourée de nombreux campings, mérite à elle seule un à deux jours supplémentaires d’arrêt. Comme la circulation y est dense en période estivale et les fins de semaine, on vous recommande toutefois de prévoir une voiture en plus si vous partez en motorisé de bonne taille, car vous risquez de perdre patience. Si vous préférez être autonomes dans votre VR, vous pouvez également le stationner sur un des vastes parkings puis vous rendre à pied ou en navette gratuite à travers la station. Et sur place, il y a de quoi faire en toutes saisons : magasinage, pause gourmande dans des restaurants, golf au prestigieux Golf Royal Laurentien, ski, motoneige, chiens de traîneau, spectacle extérieur Tonga Lumina…
La dernière et ultime étape de cet itinéraire demeure tout de même le parc national du Mont-Tremblant, qui offre plus d’un millier d’emplacements de camping et un vaste territoire de collines et de rives sablonneuses baignées de 400 lacs et 6 rivières. De quoi réaliser des randonnées, de la pêche, des aventures sportives tous azimuts, ou juste s’adonner au farniente. Toutefois, entre deux activités, on peut aller à la rencontre des commerçants et producteurs du coin. Nos recommandations? Faire un tour aux Miels d’Anicet à Ferme-Neuve, où on découvre des miels, des hydromels, des déclinaisons de produits gourmands et pour le corps. Si vous vous baladez jusqu’au Mont-Laurier, la principale localité des Hautes-Laurentides, profitez-en aussi pour vous approvisionner en fromages artisanaux à la Fromagerie Le P’tit Train du Nord, ainsi qu’en cafés et en thés de qualité à Kaffé Kreme. Vos repas auprès du feu le soir n’en seront que meilleurs…
La grande aventure à travers la Côte-Nord
Le nom de cette région immense et encore préservée est cette année sur toutes les lèvres. Et le VR est sans doute l’une des meilleures manières de la découvrir, parce qu’elle ne dispose pas d’infrastructures d’accueil partout. Attention, s’y rendre par la route constitue déjà une aventure en soi (il faut compter plus de 24 heures de conduite pour se rendre de Montréal à Sept-Îles). Selon le temps et les commodités du VR dont on dispose, il est conseillé de s’y rendre au moins deux à trois semaines. Une grande aventure à réaliser au même titre que la mythique Route 66 des États-Unis!
Sur la Côte-Nord, tout commence avec la route 138, qui longe la côte sur près de 850 km, et finit en quelque sorte avec elle à Kegaska. En chemin, beaucoup de petits ports et quelques villes accueillent les visiteurs, comme Les Bergeronnes, Pessamit, Baie-Comeau, Port-Cartier, Sept-Îles, Mingan, Havre-Saint-Pierre et, bien sûr, Natashquan, où vit Gilles Vigneault. Et contrairement à ce que l’on peut penser de prime abord, cette route est très carrossable et donc accessible aux VR d’une certaine grosseur. Le duo de VRlifers Prêts pour la route s’est d’ailleurs rendu à l’été 2020 sur place avec son Airstream tracté.
Photo : Tourisme Côte-Nord
Tout au long de ce périple, des vues à couper le souffle sur un paysage tantôt densément boisé, tantôt taillé par la mer attendent les voyageurs. Ils croiseront aussi de magnifiques plages (celle de Pointe-aux-Outardes est la plus chaude), de petits restos de fruits de mer (c’est LA spécialité locale) et arrêts incontournables dont nous avons déjà dressé une liste. Quant aux nuits, si vous êtes en van, il est très facile de trouver des coins sauvages avec ou sans vue sur l’océan ; et si vous conduisez un plus gros VR, vous trouverez une petite sélection de campings (souvent rustiques) le long de votre route. D’ailleurs, si d’aventure vous passez à l’Anse à la cave et que vous avez une tente en plus de votre VR, stationnez ce dernier chez Mer et monde et dormez sur une plateforme en bois au pied des vagues.
L’aventure ultime en VR se situe néanmoins au-delà de la 138. Les explorateurs qui n’ont pas froid aux yeux et aiment la solitude poursuivront effectivement leur route en mode autonome par la côte de Kegaska jusqu’à Bonne-Espérance et Blanc-Sablon, situés 2000 km plus loin. Ou bien ils bifurqueront à Baie-Comeau sur la route 389, qui conduit jusqu’à Goose Bay, dans le Labrador, à 1200 kilomètres de là. Il s’agit d’ailleurs de la seule route provinciale québécoise à se rendre au-delà du 51e parallèle. Elle est synonyme de forêts et de toundra à perte de vue, d’aurores boréales, ainsi que de quelques repères plus civilisés comme le barrage de Manic 5, Fairmont et Goose Bay.